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Fiction et Critique, par Sylvie Ferrando
9 février 2013

"Django Unchained", western kitsch et BD

Le dernier film de Tarantino, "Django Unchained", s'inscrit dans la ligne de certains de ses films précédents ("Reservoir Dogs", "Kill Bill"), avec un petit pas vers le "No country for old men" des frères Coen. C'est le genre du western qui me fait parler ainsi : Tarantino s'en donne à coeur joie dans la violence de l'hémoglobine et des chemises et des pantalons déchiquetés par les chevrotines, en gros plans, c'est permis par le genre, ici totalement assumé.

A côté de ce déchaînement un peu kitsch, qui est la marque de fabrique de Tarentino, on retrouve aussi les lettrages en surimpression de la BD, grosses lettres rouges ou jaune vif qui traversent l'image, nous faisant changer de séquence temporelle et/ou spatiale, comme dans un album du 9e art...

Autres motifs de jubilation : l'extravagance du personnage de Dr Schultz, faux dentiste et vrai tueur à gages, aux manières et au langage courtois détonnant dans l'Ouest américain, et la grandeur du personnage de Django, beau Noir au dos zébré par le fouet, incarnation de l'esclave devenu libre et cherchant sa bien-aimée -et sa revanche. Le sens du spectacle de Tarantino fait le reste : costumes du XVIIIe siècle, lunettes d'extra-terrestre, chapeaux, cuirs, sueur de l'Ouest américain... Toutes les scènes sont orchestrées au millimètre et à la seconde près, et le suspense atteint son comble avec l'entrée en scène du personnage de Mister Candy, de la plantation de Candyland (réminiscences de contes pour enfants un peu sadiques)... 

Du Texas au Mississipi, un beau tandem étonnant, l'Allemand blanc et l'esclave libéré, tous deux sauvant leur peau grâce à leur maniement de la gachette...

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Commentaires
S
Oui, je suis un peu d'accord avec ta deuxième remarque : on a du mal à comprendre ce qui pousse le prudent docteur à ne pas vouloir serrer la main de son hôte avant de partir... Poignée de main fatale qui déclenche la vengeance cataclysmique de Django...<br /> <br /> Pour le rapport dominé/dominant, il est étonnant comme ce western ne traite pas de la conquête de l'ouest et du rapport aux tribus indiennes, mais de l'esclavage et du rapport entre propriétaires terriens blancs et esclaves noirs, avec de nombreuses gradations...
A
le plus intéressant dans ce film,c 'est l'interrogation sous-jacente de la soumission et du rapport dominé/dominant.<br /> <br /> Par contre, il aurait mérité quelques coupures. Certaines scènes sont inutiles, notamment vers la fin. Et par moment, on a l'impression de voir un mauvais remake du western Django des années soixante.
Fiction et Critique, par Sylvie Ferrando
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