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Fiction et Critique, par Sylvie Ferrando
2 février 2014

Histoire d'un couple : "The Guitrys"

J'habite dans un quartier de théâtres : rue de la Gaîté se trouvent pas moins de six théâtres (et six sex-shops, cela a-t-il un lien, je ne saurais pas ne pas l'affirmer...), parmi lesquels le théâtre Rive gauche, assez récemment acquis par le romancier et dramaturge Eric-Emmanuel Schmtt.

Eric-Emmanuel Schmitt a beau jeu de faire jouer ses propres pièces dans son propre théâtre. La pièce que je suis allée voir cet après-midi s'intitule "The Guitrys" et met en scène les treize ou quatorze années de vie maritale commune qu'ont menées l'auteur dramatique Sacha Guitry et la chanteuse Yvonne Printemps, à Paris. Elle chantait, il écrivait, ensemble ils jouaient. Ils ont connu un succès légendaire dans les années 1920, et, comme pour tous les artistes en vue et les hommes politiques, les aléas de leur vie privée ont été mêlés à leur vie publique.

Yvonne Printemps, talentueux Rossignol qui ne supportait pas sa cage dorée, et Sacha Guitry, l'homme qui aimait les femmes tout en les décriant comme pas un, s'affrontent sous les traits de Claire Keim et Martin Lamotte, sous la direction de Steve Suissa. Printemps la bien nommée, puisque la belle Yvonne est toute jeune lorsque Guitry la courtise et la demande en mariage, avec des mots d'esprit auxquels la chanteuse, bien que sans instruction, répond avec brio. La pièce démarre dans les roucoulements teintés d'humour tendre et d'ironie, se poursuit dans les affres du soupçon et se termine avec les querelles de la jalousie, au domicile conjugal comme sous les feux de la rampe. Bien qu'unie à Pierre Fresnay, Yvonne tente de revenir à Sacha, entre deux mariages qui suivirent, mais il faut croire qu'il y a un point de non retour en amour, et que la douleur, quand elle excède le plus haut degré de bonheur, marque trop le souvenir pour que l'envie de reprendre la vie commune se fasse jour.

La pièce, au rythme enlevé, est accompagnée de projections d'extraits de représentations de music-hall et de portraits (Lucien Guitry, Feydeau...), qui recréent avec bonheur l'atmosphère des Années Folles. 

J'ai appris à cette occasion que mon grand-oncle, artiste-peintre et photographe, allait travailler chez Yvonne Printemps et Pierre Fresnay pour retoucher des photographies. Il était reçu par Yvonne Printemps qui, à ce qu'on m'a dit, n'avait pas très bon caractère...

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