"Frances Ha", entre Woody Allen et Nouvelle Vague

La comédie dramatique réalisée en 2012 par Noah Baumbach, avec Greta Gerwig, Adam Driver, Mickey Summer, est sortie en France en juillet 2013.

"Frances Ha", c'est le nom d'une jeune New Yorkaise, originaire de Sacramento, Californie, qui a choisi le dur métier de danseuse-chorégraphe et est apprentie dans une compagnie. Le film se décompose en quatre séquences introduites par des tableaux indiquant différents quartiers de New York, où Frances cohabite tour à tour, avec une esthétique en noir et blanc qui rappelle un peu "Manhattan" de W. Allen. La pirouette finale expliquant l'allure inachevée du patronyme Ha ne sera pas révélée.

"Frances Ha", c'est aussi les amitiés de la post-adolescence, d'abord l'amitié nouée avec sa meilleure amie Sophie, que Frances aime à la folie, puis l'amitié de colocation avec deux jeunes hommes, artistes bobos jouant les bons samaritains, enfin l'amitié de la directrice de la compagnie, qui, incapable d'assurer à Frances la sécurité financière et la renommée qu'elle souhaiterait -mais le souhaite-t-elle vraiment à ce moment de sa vie ?- lui propose néanmoins quelques jobs qui l'aideront à rebondir et à devenir ce qu'elle était sans doute au fond d'elle-même.

"Frances Ha" illustre avec fraîcheur et beaucoup d'humour le décalage qui existe dans la vie des artistes, à l'aube de leur épanouissement créatif, et les atermoiements et aléas qui président à l'éclosion de la production artistique. "J'ai un métier que je n'exerce pas", dit Frances dans un dîner de New Yorkais compréhensifs, amateurs de danse et de cinéma. Partant en week-end à Paris sur un coup de tête, avec des soucis d'argent récurrents, tirant le diable par la queue et gardant la tête dans les étoiles, telle est Frances Ha, tantôt enfant -souvent-, tantôt femme -plus rarement-, toujours diaphane à force de candeur.